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Apéritif :
Les Enfants de Brillat-Savarin
et de Ginette Mathiot
Serge Limande

Depuis quelques années déjà, le genre gastronomique persévère au cinéma et parvient à en boucher un coin à la critique comme à combler le grand appétit du public.

Depuis la classique Cuisine au beurre en passant par la roborative Grande Bouffe, jusqu'au récent Festin Chinois - absolument débridé -, les films se suivent et, ô joie, nous rassasient toujours plus.

Sans en faire tout un plat, on doit se féliciter de la qualité et de la diversité grandissantes des ingrédients mis en œuvre.

Est-ce à dire que le Punk Vapeur, spécialité artisanale cuisinée mot à mot, n'aurait pas sa place à table ?

Évidemment, non.

Deux atouts à son actif.

Le Punk, d'abord. Comment mieux garantir qu'inventivité et iconoclastie seront au menu ?

Enfin l'autre élément assurant le succès de cette spécialité, c'est la Vapeur. Ne l'oublions pas, il s'agit du prototype même de l'Energie. Elle symbolise l'entrée dans l'Ère Moderne autant que les progrès de la subtilité diététique.

Aussi, pourquoi le Punk Vapeur demeure-t-il si peu consommé en France et en Californie ? On le devine à la lecture de ce petit sondage :

Question : Connaissez-vous le Punk Vapeur ?

Réponse : C'est des mecs et des nanas, avec des épingles dans les oreilles, et qui font trop de boucan.

Ou (plus navrant) :

Réponse : C'est une locomotive... ?

Pas de quoi saliver, n'est-ce pas ? Reconnaissons-le : notre spécialité - si riche en saveurs - est encore très mal identifiée.

Cette méconnaissance du Punk Vapeur trouve, pour l'essentiel, son origine dans le régime draconien que la Tradition impose à la Littérature, en particulier science-fictive*.

C'est grave. C'est grave parce que l'équilibre nutritionnel des lecteurs s'avère compromis.

Il nous faut donc dissiper ici les malentendus. Ou plutôt : surmonter les préjugés et les répugnances.

En vous invitant à notre table, dressée entre ces pages. Celles-là mêmes que votre doigt s'apprête à lécher. Vos yeux, à dévorer.

Nous sommes des enfants de Brillat-Savarin et de Ginette Mathiot. Les seuls à avoir osé - au-dessus des plats, à travers la vapeur, - lever des yeux pleins de hardiesse vers les étoiles (4 ou 5, selon le point de vue sur l'horizon toqué).

Il est évidemment trop tôt pour vous garantir une digestion optimale.

Seize escalopes s'offrent à votre gourmandise. Plus savoureuses les unes que les autres.

Bon appétit à tous.

*. Comme si seuls les natifs d'un système de Draco pouvaient apprécier l'audace anticipatrice... De quoi fouetter un Urgh !

© Gang Free Fellowship(tm), maison gourmande depuis 1998